Le Off d’Avignon

 

Y a-t-il trop de spectacles dans le Off du Festival d’Avignon ? La question revient comme une antienne chaque année. Et chaque année, il y en a toujours un peu plus. En ce mois de juillet 2025, l’offre est littéralement foisonnante : 1 724 spectacles, 27 400 levers de rideau, 2,6 millions de billets proposés à la vente. Un record. Comme si Avignon demeurait insensible au vent mauvais qui secoue le spectacle vivant. Apparences trompeuses : si cette profusion peut être vue comme un symbole de l’extraordinaire créativité du milieu artistique, elle témoigne surtout d’une crise de la diffusion d’une ampleur inégalée. Dans le théâtre public comme dans le privé, les coûts augmentent plus vite que les recettes depuis des années. Dans le même temps, État et collectivités locales diminuent le montant de leurs subventions. Avec des conséquences aussi visibles qu’inquiétantes. Partout en France, la capacité des théâtres ou des scènes subventionnées à monter de nouveaux spectacles, ou à en accueillir, ne cesse de se réduire. « Le succès du festival est le miroir inversé de cette profonde crise de la diffusion, décrypte Harold David, coprésident d’Avignon Festival et Compagnies (AF & C), l’association chargée de coordonner le Off. Les compagnies sont prêtes à tout, y compris risquer leur survie économique, car le Off leur apparaît comme l’ultime lieu où espérer être vu et découvert par un grand nombre de programmateurs en un laps de temps resserré. » (D’après une enquête de Télérama signée par Olivier Milot et Killan Orain – 8 juillet 2025)

N.B. AVIGNON ! Cela fait penser au film éponyme sorti le 18 juin dernier. Soad et moi et avons pu le voir à l’UGC de Saint-Quentin-en-Yvelines dès le lendemain. Avis mitigé.