Au sujet d’Edwy Plenel

 

Un journaliste qui s’attaque à un monument du journalisme. Gilles Gaetner, une des figures de l’Express, vient de publier un livre sur Edwy Plenel, le fondateur de Médiapart. Une lettre ouverte de 268 pages adressée à son «cher Edwy» avec beaucoup de questions du style «qui êtes vous vraiment ?», des conditionnels et des formules habiles, mais un véritable réquisitoire. Tout y passe. Sa jeunesse enragée où «Krasny», son pseudo chez les trotskistes, écrit des horreurs dans «Rouge» où il rend hommage, par exemple, aux terroristes palestiniens qui, aux Jeux Olympiques de Munich, assassinent une dizaine de sportifs israéliens. Et Gaetner ne le lâche pas jusqu’au terme de son parcours journalistique avec ces millions d’euros que cet ex-révolutionnaire, toujours syndiqué CGT, va empocher comme un vulgaire capitaliste en vendant ses actions Médiapart.

«Obsédé par la chasse aux scoops» au Monde puis à Médiapart. Mais rien à voir avec du journalisme d’investigation, selon Pierre Péan affirmant dans «La face cachée du Monde» que Plenel est en fait une «boîte aux lettres» où des juges, des policiers et des avocats glissent des documents compromettant pour régler leurs comptes. D’où une série de faux qui débouchent sur des révélations bidon. La liste est impressionnante. Comme le faux scandale à Panama où le PS se serait financé, ou la maison du Cap d’Antibes qu’un promoteur aurait offert à Mitterrand. Pas clair non plus l’acharnement de Plenel dans l’affaire Bettencourt. Ou, ridicule, le «scandale» des homards servis par de Rugy qui lui coûteront son ministère. Mais le sommet, c’est l’affaire Alègre à Toulouse où Plenel se déchaîne sur Dominique Baudis alors patron du CSA qu’il accuse d’avoir participé à des partouzes sado-maso. Sans oublier cette lettre d’un proche de Kadhafi qui lance l’accusation contre Sarkozy du financement libyen de sa campagne présidentielle ; encore un faux.

Une belle collection de dérapages, mais jamais le moindre aveu, ni la moindre excuse. En plus, il a ses têtes. Roland Dumas qu’il déteste et Dominique Villepin qu’il adore comme l’islamiste Ramadan qui finira en prison pour viols. Ce qui lui vaudra la «une» moqueuse de Charlie Hebdo. Ou encore Darmanin qu’il compare au patron de la police de Vichy et ce faux message de Mandela contre Israël qu’il diffuse. Avec en prime plusieurs chapitres sévères sur «la dérive» du Monde quand l’ancien trotsko tenait la rédaction d’une main de fer avant d’être éjecté. Mais suggère Gaetner, il a fait beaucoup de mal au fameux «quotidien de référence» qui perdra son équilibre et sa prudence.
En conclusion, Gilles Gaetner interroge Edwy Plenel : «Ne seriez vous pas resté un révolutionnaire pour qui la chasse aux scoops aurait pour but de faire chanceler les détenteurs du pouvoir ?» Bref un sacré pavé dans la belle vitrine de celui qui cultive son image de «journaliste impartial». On attend avec impatience son droit de réponse !

Philippe Brunet Lecomte

Journaliste et entrepreneur

(Post LinkedIn d’avril 2025)