Ras-le-bol de ces commémorations du 8 mai !
Bien sûr qu’il faut se souvenir de cette deuxième guerre mondiale. Et de cette coalition qui a permis d’anéantir le nazisme et ses associés, de Rome à Tokyo.
Mais pourquoi faire de cette célébration une célébration militaire ? Ce ne sont pas des soldats, des canons, des tanks et des avions qu’il faudrait faire défiler, mais des ambulances et des corbillards. Car, derrière cette victoire, il y a d’abord et avant tout une sanglante défaite : 50 millions de morts. Sombre record qui marque l’histoire de l’humanité, sans compter les blessés à vie, les familles détruites, les peuples traumatisés à jamais, notamment le peuple juif.
Alors, pas facile de s’incliner devant ces drapeaux, à Moscou comme à Paris, qui enflamment un patriotisme virant souvent à un nationalisme radical prometteur de guerre.
C’est justement, ce 8 mai, qu’un nouveau Pape a surgi sur la place Saint-Pierre et qu’il a déclaré la paix. Ses premiers mots. Mais il faut qu’il aille plus loin et qu’il se mouille. Sans oublier qu’on ne fait pas la paix en confondant, comme son prédécesseur, agressé et agresseur, liberté et oppression. Car pour être solide donc durable, une paix doit être juste. Ce qui va exiger une qualité rare pour Léon l’Américain : le courage pour ne pas tomber dans cette prudence cléricale qui a souvent fait plonger l’Église catholique dans une neutralité complice du plus fort.
Philippe Brunet-Lecomte
Journaliste et entrepreneur
Photo : le pape Léon XIV jeune