Usurpation d’identité

 

En mettant un peu d’ordre dans mes archives, un travail qui occupe raisonnablement le vieillard que je deviens, je suis tombé inopinément sur cette ancienne dépêche de l’Agence France Presse.

Mercredi 6 août 1997 13:47

Police-faux-papiers
Un policier parisien écroué pour « usurpation d’identité et séjour irrégulier »

BOBIGNY, 6 août (AFP) – Un Sénégalais en situation irrégulière, entré dans la police il y a treize ans avec de faux papiers, a été mis en examen pour « usurpation d’identité, obtention indue de documents administratifs et séjour irrégulier » et écroué, a-t-on appris, mercredi, de sources concordantes.
La mise en examen a été décidée le 26 juillet dernier par le juge Baudoin Thévenot, du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Le fonctionnaire, dénoncé par un compatriote, avait été convoqué la veille « pour un motif futile » par ses collègues du commissariat de Bobigny, qui l’avaient confondu au terme d’ « une audition révélatrice » et après une « comparaison d’empreintes ».
Il était en effet fiché à l’identité judiciaire pour avoir tenté en 1978, mais cette fois sans succès, d’usurper l’identité d’un autre compatriote.
Pour sa deuxième tentative, le Sénégalais avait eu plus de succès. Malik Etienne C., 40 ans, né à Kaolack (Sénégal), vivait depuis treize ans sous le nom d’un compatriote, Amadou Guèye, 40 ans, né à Marseille (Bouches-du-Rhône), dont il avait emprunté l’identité après le retour de ce dernier au pays.
Grâce à un extrait de naissance de Guèye, Malik avait pu obtenir de l’administration un passeport et une carte d’identité française, qui ont été retrouvés sur lui lors de son arrestation.
Muni de ces documents, le Sénégalais avait passé avec succès le concours de gardien de la paix.
Affecté en 1984 à la compagnie de circulation du périphérique à Paris, il était depuis 1996 détaché comme gardien au tribunal de police de Paris.
Cette usurpation d’identité aurait pu durer longtemps si les policiers de Bobigny n’avaient pas interpellé, le 24 juillet, trois ressortissants sénégalais en possession de faux papiers.
Dès les premières auditions, l’un d’eux a déclaré aux enquêteurs stupéfaits « qu’il connaissait un Sénégalais en situation irrégulière qui avait réussi à se faire recruter dans la police avec de faux papiers », en révélant, à l’appui de ses dires, le nom et l’adresse de son compatriote.
L’Inspection générale des services (IGS), la police des polices, été saisie de cette affaire.

La morale de cette sombre histoire pourrait être double :

1. La vérité finit toujours par éclater un jour.
2. On est toujours trahi par les siens.

Quant à la double nationalité ou aux nationalités multiples, j’ai déjà eu le loisir d’exposer1 clairement ce que je pensais de ces principes.

Plaisir, 25 juillet 2025

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1. cf. www.feliho.fr/2-mes-articles/22-societe/de-la-double-nationalite/